Devenir potière céramiste : mon parcours

Devenir potière céramiste n’a pas été un déclic instantané mais une succession d’étapes très concrètes :

  • une désillusion professionnelle après mes études d’ingénieur,
  • un voyage de 4 mois en Inde (2013–2014),
  • un woofing en Ardèche où une potière m’initie à l’argile,
  • une année de formation professionnalisante chez Céramuse (2015–2016),
  • puis la création de “ma petite entreprise” : aménagement d’un atelier dans le garage familial, choix du matériel,
  • lancement en auto-entreprise avec l’ACCRE et mise en ligne du site oTerreFeu (2016).
  • puis déménagement au cœur d’Orléans place Louis XI (2020–2025) où l’atelier-boutique oTerreFeu a rayonné par ses cours et ses créations.
  • En 2025, j’ai fermé l’atelier physique pour ouvrir une nouvelle page avec Clay Makers Academy et transmettre en ligne.

Comment suis-je devenue potière : le chemin vers l’argile (2012)

Bonjour, je m’appelle Anne, j’ai 24 ans, nous sommes en 2012 et je termine ma 5ᵉ année d’École d’Ingénieur Environnement. Les conversations tournent autour des “premiers postes”, de la “vie pro”, et de ce futur que l’on s’invente pour se rassurer. Sauf que je n’arrive pas à me projeter.

Premiers pas dans l’entreprise : l’HSE et la désillusion

J’obtiens une immersion professionnelle de 6 mois dans une usine d’électro-aimants au service Hygiène Sécurité Environnement. Je m’investis, j’espère un CDI… La crise transforme le graal en CDD, puis en chômage. Choc et remise en question. Derrière la douleur, une opportunité : réfléchir au sens que je veux donner à ma vie.

Voyager pour se trouver : l’Inde (octobre 2013 – janvier 2014)

Je prends un billet pour l’Inde, sac au dos et regard grand ouvert. Quatre mois sur les bords du Gange m’aident à mieux me connaître et à accepter que ma voie puisse être ailleurs que dans le schéma prévu.

Woofing en Ardèche : la rencontre qui change tout

De retour en France, je deviens woofeuse en Ardèche : logée, nourrie, je participe aux travaux de la ferme et du potager. Le matin, je fais des confitures avec le mari ; l’après-midi, Chantal, potière-céramiste, m’initie à l’argile. Fabuleuse découverte. Après plus d’un an de quête de sens, la poterie résonne comme une promesse de liberté. “Bon, eh bien… on y va.”

Devenir potière céramiste : choisir de se former sérieusement

Je commence à chercher comment transformer ce rêve en métier. Marchés de potiers, expositions, heures à surfer. Je découvre l’atelier Céramuse à Savigny-sur-Orge : une formation professionnalisante en céramique artisanale. Aubaine : je m’inscris.

L’année Céramuse : apprendre le métier par le geste (2015–2016)

Pendant un an, trois jours par semaine, j’apprends les rouages : tourner, tournasser, émailler, enfourner, nettoyer, ranger… et recommencer. La dynamique de cours me pousse à affiner le geste. Merci à Isabelle pour sa présence et ses conseils, et à Stellann pour m’avoir appris à tourner vases, assiettes, tasses, pots, boîtes, théières. L’été 2016 approche : la formation se termine, la passion s’ancre.

Oser créer son entreprise : du doute à l’action

“Ma petite entreprise” : rien que le nom m’intimide. Les questions pleuvent : quel statut, quelles charges, peut-on en vivre ? Les avis autour de moi sont partagés ; le CDI reste un idéal pour beaucoup. Mais je veux tenter. Août 2016 : je suis un stage “Préparation à l’Installation” à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Essonne. On y aborde formes juridiques, fiscalité, plan financier, stratégie, choix du local, produits, commercialisation. C’est loin de l’argile, mais indispensable.

Devenir potière céramiste : transformer un garage en atelier (été 2016)

L’été 2016 est décisif. Sous un grand soleil, je convaincs mes parents : l’atelier prendra place dans le garage familial. Isolation, arrivée d’eau, électricité, peinture… Un mois de travaux, puis le choix du matériel : four monophasé, tour(s), accessoires, rangements, circulation. Quand tout est prêt, je ressens un mélange de fierté et d’impatience : m’asseoir au tour, toucher, façonner.

Statut, aides et premier site : passer en mode pro

Je choisis l’auto-entreprise (avec ses limites, mais idéale pour tester) et bénéficie de l’ACCRE, qui allège les charges au démarrage. En parallèle, je crée un site pour ne pas rester invisible dans mon atelier : en octobre 2016, je lance www.oTerreFeu.fr. Les premières pièces, les premiers élèves, les premières commandes, le premier marché… “To be continued.”

S’installer à Orléans : l’atelier-boutique oTerreFeu, place Louis XI (2020–2025)

En 2020, soutenue par mon compagnon, je déménage l’activité à Orléans. Il n’existait alors aucun atelier de poterie en ville, l’opportunité est réelle. J’ouvre oTerreFeu sous les arcades de la place Louis XI : un lieu de création, de cours et de rencontres.

Mon matériau de prédilection est le grès émaillé (cuisson haute température), pour des pièces utilitaires durables (assiettes, bols, porte-savons) et des luminaires ou bijoux. L’atelier devient un espace de transmission : j’y forme des apprentis (CAP tournage), j’accueille débutantes et passionnés en cours de tournage, du carnet de séances à l’année.

Devenir potière céramiste


Au-delà des pièces, l’atelier vit par ses rencontres humaines : enfants, adultes en reconversion, visiteurs d’Europe et des Amériques. Le centre-ville offre une stimulation quotidienne et me permet de pratiquer l’anglais.


Je nourris aussi des projets : location de four (en plus des tours portatifs), agrandissement pour accueillir davantage de stagiaires, exploration de la porcelaine, et, à plus long terme, l’idée d’une école de poterie à Orléans.


Ces années confirment mon désir de partager : ma chaîne YouTube @oTerreFeu Céramique s’étoffe, et la communauté grandit grâce aux témoignages d’élèves et à l’engagement au quotidien dans la boutique-atelier.

2025 : clore une étape, en ouvrir une autre

Le 15 septembre 2025, je ferme l’atelier physique oTerreFeu. Une page se tourne et une autre s’ouvre avec Clay Makers Academy : continuer à transmettre la passion de la céramique en ligne, proposer des ressources structurées, des formations et une communauté.

Conclusion : devenir potière céramiste, un chemin concret et vivant

Devenir potier céramiste, c’est une suite d’étapes concrètes : de l’ingénierie à l’argile, d’un voyage en Inde à un garage transformé en atelier, d’une formation exigeante à l’ouverture d’un atelier-boutique à Orléans, puis à la transmission en ligne.

Si ce métier vous appelle, avancez une étape après l’autre : initiez-vous, observez, formez-vous sérieusement, aménagez votre espace, lancez vos premières pièces… et persévérez.

Envie d’aller plus loin ? Rejoignez-moi sur Clay Makers Academy pour structurer votre apprentissage, apprendre le tournage pas à pas et construire votre propre chemin pour devenir potière céramiste.

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    Cet article est issu d’une interview réalisée par Clémence Touchet, fondatrice du blog La Nouvelle Orléanaise. Elle partage ses coups de cœur orléanais sur son site et sur son compte Instagram @la_nouvelle_orleanaise.

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