Ouvrir un atelier de poterie : 5 ans après, si c’était à refaire !
Aujourd’hui, j’ai envie de te partager un vrai retour d’expérience. Après la fermeture de mon atelier à Orléans, je me suis posé cette question toute simple : si c’était à refaire, qu’est-ce que je referais différemment ? Et qu’est-ce que je referais pareil ?
C’est une réflexion honnête, née de cinq années d’aventure, de belles réussites… mais aussi d’erreurs qui m’ont coûté de l’énergie, du temps, et parfois du moral.
Alors, si tu rêves d’ouvrir un atelier de poterie, ou de créer ton atelier de céramique, je te partage tout ce que j’ai appris..
Table des matières
Le choix du local : plus petit, plus grand… mais surtout de plain-pied
Quand j’ai visité mon local à Orléans, je me suis dit : “Super, il est sur deux étages !”
Je voyais déjà la boutique au rez-de-chaussée et l’atelier à l’étage. Sur le papier, c’était idéal : deux espaces séparés, bien organisés.
Mais dans la réalité, c’est vite devenu une contrainte.





Deux volumes, donc deux espaces à aménager, chauffer, nettoyer, gérer. Et surtout : des allers-retours constants pour monter et descendre les pièces. À la longue, c’est épuisant.
Mon local faisait 50 m², divisés en deux parties.
Si c’était à refaire, je prendrais un espace plus petit — environ 30 m² — mais de plain-pied.
Je mettrais cinq tours de potier bien installés et je ferais uniquement du cours de tournage, sans me disperser.
Ou alors, à l’inverse, je prendrais un grand atelier avec la possibilité de louer une partie à d’autres potiers.
Ça demande une autre gestion (assurance, coordination, partage des espaces), mais ce serait un lieu vivant, collaboratif, un vrai lieu de vie autour de la céramique.
Mais dans les deux cas, une seule règle : de plain-pied.
C’est non négociable.




Achat ou location : ce que j’ai vraiment constaté
Mon atelier à Orléans, je l’ai acheté.
Je l’ai gardé cinq ans, puis revendu au même prix que je l’avais acheté.
Sur le papier, aucun regret. Mais en refaisant les comptes, la réalité était plus nuancée.
En ajoutant tous les frais : notaire, agence, copropriété, taxe foncière, entretien…
J’ai calculé que mon atelier m’avait coûté environ 1 200 € par mois sur cinq ans.
Autrement dit, le même prix qu’un loyer.

Au final, entre acheter et louer, c’est souvent “kiff-kiff bourricot”.
La différence dépend surtout des opportunités et de ton projet de vie.
Acheter, c’est pertinent si tu as une vision à long terme.
Même si tu arrêtes ton activité, tu peux toujours louer ton local.
Mais si tu veux tester, expérimenter, ou rester libre de changer, la location reste une excellente option.
Personnellement, si c’était à refaire, je commencerais petit, chez moi.
Un coin propre, quelques outils, très peu de charges…
Juste de quoi lancer l’activité, sentir la demande et construire une clientèle sans stress.
Rien que mon atelier, en dehors du matériel, me coûtait 5 000 € par an de charges fixes.
À la maison, ce budget-là peut être réinvesti dans le four, le tour ou la communication.
Le centre-ville : séduisant, mais pas toujours pratique
Quand je suis arrivée à Orléans, j’ai eu un vrai coup de cœur pour le centre-ville.
Les façades, les cafés, les passants, la vie.
Je me suis dit : “C’est parfait pour ouvrir mon atelier de poterie.”


Avoir une grande vitrine et du passage, c’est attirant.
Mais au quotidien, c’était une autre histoire.
D’abord, les livraisons : Je n’y avais pas pensé.
Mes fournisseurs transportaient des pains de terre, des seaux d’émaux, des sacs lourds…
Et comme j’étais située sur une place piétonne, ils ne pouvaient pas se garer.
À chaque fois, c’était la galère.
Ensuite, le stationnement.
Pour mes élèves et mes clients, c’était un vrai frein.
Aucune place gratuite, et les parkings payants s’ajoutaient à leur budget.
Résultat : venir prendre un cours devenait une dépense supplémentaire.
Et puis, il y a tout ce qu’on ne voit pas dans les photos Instagram :
- le bruit permanent,
- les incivilités,
- les personnes peu fréquentables,
- les dégradations (porte cassée, détritus, squats, etc.).
Ce n’est pas exactement l’ambiance zen et créative dont on rêve pour un atelier de céramique.
Bien sûr, le centre-ville a aussi ses avantages :
- de la visibilité,
- du passage,
- une clientèle urbaine qui vient à pied entre midi et deux.
Mais pour moi, le coût énergétique et logistique était trop élevé.
Si c’était à refaire, je choisirais un lieu un peu excentré, calme, avec du stationnement gratuit et un accès facile pour les livraisons.
La boutique : une belle idée, mais un vrai piège à temps
Quand j’ai ouvert mon atelier, j’étais convaincue qu’il me fallait une boutique.
Je voulais un espace de vente, une belle vitrine, un lieu d’échange.
Mais la boutique, c’est un métier à part entière.


Il faut produire, présenter, installer, décorer, accueillir, gérer la caisse, les horaires, les passants…
Et beaucoup de gens entrent juste pour discuter ou passer le temps.
Résultat : je passais 80 % de mon temps à gérer la boutique…
Pour à peine 20 % de mon chiffre d’affaires.
Quand tu fais déjà les cours, la production, la comptabilité et la communication,
tu ne peux pas tout faire.
Et la boutique finit souvent par te vider ton énergie.
Si c’était à refaire, je ferais tout autrement :
- Un petit coin expo dans l’atelier, avec quelques pièces visibles.
- Des ventes ponctuelles sur des marchés ou dans des boutiques de créateurs.
- Et surtout : la vente en ligne, via mon site internet.
Voir Comment créer son propre site internet gratuitement — 10 étapes rapides
Ça permet de vendre sans contrainte d’horaires, tout en restant concentrée sur la création.
Voir aussi Comment trouver ses premiers clients
Trouver son équilibre : l’humain avant tout
Avec le recul, la plus grande leçon de ces cinq années, c’est qu’on ne peut pas tout faire.
Quand tu veux tout gérer seule — les cours, la production, la vente, la communication — tu finis par t’épuiser.
Si c’était à refaire, je chercherais avant tout l’équilibre :
- un petit espace fonctionnel,
- des cours limités et bien tarifés,
- et peut-être quelques freelances pour m’aider ponctuellement.
Un atelier, ce n’est pas une performance.
C’est un lieu de vie, un espace d’apprentissage, une respiration.
Mieux vaut un petit atelier fluide qu’un grand atelier stressant.
Ce que je referais différemment aujourd’hui

Aujourd’hui, je n’ai plus d’atelier physique.
Je me consacre à la formation en ligne.
C’est une autre façon de transmettre, plus libre, plus souple.
Je peux voyager, créer, partager ma passion autrement.
Et si un jour je reprends un atelier, ce sera un petit espace humainement gérable, où je me sentirai bien.
Mais pour l’instant, mon énergie est là : dans Clay Makers Academy, dans les formations en ligne qui permettent à des centaines de personnes d’apprendre à créer chez elles, à leur rythme.
Et surtout, si tu es en train de chercher un local ou si tu rêves d’ouvrir ton atelier,
j’espère que mon expérience t’aura aidée à y voir plus clair. Ouvrir un atelier de poterie : Mes 9 erreurs
Faut-il un diplôme pour ouvrir un atelier de poterie ?
Non, mais il faut une solide expérience et une bonne connaissance des cuissons, des matières et de la sécurité.
Combien coûte l’ouverture d’un atelier ?
Entre 5 000 € et 20 000 € selon la taille, le matériel et l’aménagement. Cette question mériterait un article !
Est-il possible d’ouvrir un atelier chez soi ?
Oui, c’est même une excellente solution pour démarrer avec peu de frais.
Acheter ou louer son local ?
Louer pour tester, acheter pour s’ancrer sur le long terme.
Qu’est ce que tu recherches maintenant ?
